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Rares sont ceux parmi nous qui n’ont pas hérité d’une commode ou d’une armoire d’une vieille tante. Nous sommes tous attachés à ces meubles qui ont fait le décor immuable de l’intérieur de nos grand-mères. Même si aujourd’hui le mobilier ancien et imposant que nous avons toujours connu ne semble plus être à la mode, il mérite pourtant qu’on s’y intéresse encore.
Rive Gauche Estimations, spécialiste de l’estimation de meubles et d’autres objets, vous explique !
Réponse sous 48H
Le mobilier, une spécialité française
Comme son nom l’indique, le mobilier est ce que l’on emporte avec soi. On se rappellera nos cours d’histoire où l’on apprenait que François Ier se déplaçait avec sa cour, ses coffres et ses cabinets. La fin de l’itinérance royale et l’installation à Versailles a particulièrement contribué au développement du mobilier et à la diversification de ses formes. Le siège en est un bon exemple. La chaise à bras est devenue autant de bergère, fauteuil, marquise, duchesse, cabriolet, …
Au XVIIIe siècle, Paris devient le centre de l’ébénisterie contemporaine. A la suite d’André-Charles Boulle (1642-1732), la capitale française attire de nombreux artisans ébénistes. Les influences italiennes et flamandes assimilées, le style français par la diversité de sa production, ses audaces et son évolution, suscitent l’admiration de toute l’Europe. Qu’elle soit destinée à la cour de Versailles, ou d’usage courant, la qualité de la production parisienne fait sa renommée. A la marqueterie d’écailles et de cuivre dite Boulle et la massivité du dessin sous Louis XIV, succède les formes souples et organiques du style Louis XV. La décoration en marqueterie de bois précieux et la présence des bronzes majestueux finement sculpté et ciselé viennent enrichir commodes, cabinets et autres secrétaires. Après la débauche ornementale du style Louis XV, le classicisme du style Louis XVI est presque austère. Il faudra attendre la fin du XIXe siècle, pour revenir à une telle profusion décorative, sous Napoléon III.
Si les pièces d’Oeben ou de Riesener, ébénistes du roi, se font rares sur le marché, il n’est pas inhabituel de découvrir des sièges ou des petits meubles estampillés dans nos intérieurs. En effet, à l’époque il n’était pas rare que les ébénistes apposent au fer, une marque permettant d’identifier des créations. On a également souvent affaire à des dynasties d’artisans d’art, comme les Hache à Grenoble dont les fabrications s’étalent du milieu du XVIIe au XIXe siècle.
En résumé : si le mobilier constitue le décor de notre quotidien, il n’a cessé d’évoluer en fonction de nos besoins et de nos goûts. Chaque époque a laissé son empreinte ! La production au cours des siècles, a été telle que malgré les destructions, il subsiste encore des quantités importantes de meubles anciens pour le plus grand plaisir des amateurs.
Mobilier d’époque vs mobilier de style
Comme pour la peinture, le mobilier est affaire de mode ! Louis XV, Louis-Philippe ou Napoléon III, chaque souverain a imposé un style bien particulier. Même les interrègnes ont laissé leurs empreintes comme le style Régence ou Transition des époques Louis XV et Louis XVI. Pour autant, si les formes se démodent vite au XVIIIe siècle, elles sont énormément reproduites au XIXe siècle, notamment en régions, où les formes se diffusent plus lentement. L’atelier Chaleyssin à Lyon a produit du mobilier Louis XVI jusqu’en 1925 ! De plus, la création du XVIIIe siècle ayant fortement marqué les esprits, ses formes constituent un marqueur d’identification puissant.
C’est cette différence entre la forme et la date de création qui nous permet de déterminer si un meuble peut être qualifié comme étant « d’époque » ou « de style« . Pour cela, nous nous fions à plusieurs indices comme les marques d’outils et les assemblages. La queue d’aronde ou le chevillage en bois sont de bons indicateurs, mais ils ne sont pas les seuls. Seul un oeil bien entrainé est à même d’identifier et d’authentifier avec certitude un meuble ancien.
En résumé : il existe souvent une confusion entre le mobilier d’époque et le mobilier de style. Or la différence est déterminante en termes d’estimation ! Le recours à un spécialiste du domaine est un atout important en vue d’une vente ou d’un achat.
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Petit lexique du mobilier ancien
Essence : variétés de bois employées en ébénisterie. Le chêne est l’essence la plus souvent employé pour le mobilier commun en France. Néanmoins de nombreuses autres espèces de bois rentrent dans la fabrication du mobilier, particulièrement les bois précieux. Chaque espèce est sélectionnée pour ses qualités de dureté comme l’acajou ou le noyer ou de couleurs comme le bois de rose ou l’amarante.
Placage : couche superficielle d’un bois d’une essence précieuse appliquée sur une essence de moindre qualité. La marqueterie emploie des bois de placage.
Garniture de bronze : ornementation en bronze d’un meuble. Qu’il s’agisse des entrées de serrure, poignées ou guirlandes, ces éléments sont purement décoratifs. La qualité de leur travail de ciselure est souvent corrélée à la qualité du meuble qu’ils ornent.
Marqueterie : décor d’assemblage de pièces de placage de bois d’essence et de couleurs différentes par juxtaposition
Accotoir : souvent confondus avec l’accoudoir, l’accotoir est l’appui des bras sur le côté d’un siège
Estampille : marque au feu apposée par le maître ébéniste sur les parties peu visibles du meuble qu’il a créé. Elles sont souvent disposées sur la partie arrière des traverses des commodes et autres meubles ou sur les montants arrière des sièges.
Entretoise : pièce de bois qui en relie deux autres pour en maintenir l’écart. On peut trouver des entretoises sur les pieds de chaises ou des tables.
